Caol Ila, prononcer « Keul ayla »

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C’est au bout d’une route en cul de sac sur la côte Nord-Est de l’île d’Islay, que l’on découvre la distillerie Caol Ila, bien cachée dans une petite baie au pied de la falaise.

Paysage idyllique où les phoques viennent chahuter bruyamment à l’endroit où la source de la distillerie se jette dans la mer.
Cette eau très pure dégringole depuis le Loch Nam Ban et traverse les terrains calcaires jusqu’aux falaises.

Située entre Port Askraig et Bunnahabhain, Caol Ila tient son nom du détroit qui la sépare de l’île de Jura voisine. Construite en 1846 par Hector Henderson, la distillerie fut rachetée en 1857 par la « Glasgow Blending Firm Bulloch Lade Company » qui éleva une jetée capable d’accueillir les clyde puffers (petits cargos à vapeur).

À cette époque, la mer était l’unique accès pour le ravitaillement en orge et en charbon et pour le transport du whisky vers le continent. Les bateaux défiaient de fortes tempêtes et des courants marins ultra-violents.

Pour faire face à la demande croissante des blenders, une grande rénovation fut lancée entre 1972 et 1974.

George Leslie Darge, architecte spécialisé, dirigea les travaux. On lui doit également la construction et la remise à neuf de 46 distilleries et malteries (Lagavulin, Talisker, Cragganmore, Linkwood, Cardhu…).

L’architecte, fort de son expérience dans les cottages ouvriers soigna particulièrement l’ergonomie, la circulation et l’efficacité à l’intérieur de la distillerie, favorisant ainsi le bien-être des employés.

Côté production, la « mashhouse » et la « tunroom » furent totalement repensées de façon à utiliser au mieux la gravité, excluant ainsi le recours aux pompes.

Les alambics de la distillerie Caol Ila
Murdo Macleod pour le Guardian

Le nouveau bâtiment pourvu de grandes baies vitrées de style « Waterloo Street », idéales pour dissiper chaleur, est doté de six alambics bien mis en valeur.

Depuis cette salle, on est charmé par la vue imprenable sur les monts Paps et la lande de l’île de Jura.

De l’ancienne distillerie, seuls subsistent les chais aux façades de briques peintes en blanc ; l’ancien bâtiment fut rasé.
À partir de 1974, Caol Ila se fournît en orge malté auprès de « Port Helen Maltings ». Les connaisseurs déceleront une nette différence entre l’ancien whisky et le « nouveau », plus pur et plus léger. Autre singularité qui impacte le goût du Caol Ila, c’est la distillation : la distillerie ne remplit ses alambics qu’à moitié pour augmenter le contact du distillat avec le cuivre.
Il en résulte un whisky de couleur pâle, au goût iodé, fumé et tourbé qui dégage des notes florales et poivrées.
La majorité des fûts Caol Ila quittent Islay pour vieillir dans les chais centraux de l’UDV (Union Distillers & Vinters).
Les travaux de l’année 2012 doublèrent la capacité de production pour atteindre 6.500 000 L d’alcool/an.

Un mashtun et deux washbacks supplémentaires furent également ajoutés.

Diageo, aujourd’hui propriétaire de Caol Ila, relança la marque et accrut sa notoriété. L’essentiel de la production de Caol Ila est destinée aux blends, notamment Johnny Walker, J&B et Bell’s, également propriété de Diageo.